Si, à l’image d’un feu de tourbière couvant dans le sous-sol hors de contrôle, le chancre de l’animadversion envers le Juif s’élargit sournoisement, susceptible d’un brusque embrasement pour peu qu’une crise sociétale aiguë ou qu’un vent de colère populaire vienne attiser cette sourde ignition, ᅳ comment viendrait-on à bout du sinistre ?
Dès lors que sont enracinées dans le tréfonds de l'inconscient collectif cette défiance et cette hostilité envers le Juif ; que se perd dans la nuit des temps l’origine de ces préventions instinctives, ᅳ comment les lumières récentes de la Raison pourraient-elles bien percer cette épaisseur ?
Fût-il déconstruit en vertu d’une analyse rigoureuse, ramené à ses constituants ultimes, réduit en cendres, le mythe antijuif en renaîtra nonobstant. Le Mythe a trait à l’origine, mais l’origine du Mythe est inaccessible au Logos. La ténacité du préjugé, le réflexe de scotomisation, l’irréductibilité de la mauvaise foi, l’amoncellement de calomnies, l’imposture tenant lieu de preuve, ce concours de l’imbécillité, de la bassesse et de la scélératesse humaines, rendra impossible à dénouer le poing fermé de la haine.
Créez votre propre site internet avec Webador